27 octobre 2021. L’automne termine petit à petit son apothéose. Les chemins brillent, le vent frais transforme les feuilles en cerfs volants miniatures, finissant leur course dans les champs.
Pour poursuivre mes escapades hors saison, j’avais envie d’un ultime baroud d’honneur de couleurs. Mon choix s’est posé sur le Drac de Champoléon, bercé de malicieuses prairies et de toitures rupestres.
Au fil de ce reportage, vous allez pouvoir pénétrer dans le charme du bout du Monde champsaurin, à travers 10 images fascinantes. Car, ce que j’ai découvert comme paysage, dépasse l’entendement…

En débutant la vallée, on croise d’abord les agneaux qui dorent sous le soleil indien. Les ubacs eux, complotent déjà à l’ombre, signe que le mois d’octobre est déjà bien entamé. La neige, elle, sur les sommets frôlant 3000, se fait attendre.
Contrairement à 2020 où la poudreuse sucrait déjà les hauteurs, le Champsaur a été remarquablement ensoleillé en ce mois d’octobre.
En poursuivant la route, l’instinct agricole surgit. Le tracteur ne fait pas tout un foin du paysage, il se contente de le contempler, les pneus dans les yeux de la vallée.

Ici, l’automne retient son souffle. Les maisons de pays se tapissent de coupeaux et de buches. On prépare l’arrivée du froid prévu pour dans quatre jours.
La médicane italienne approche, mais le ciel azur reste limpide comme jamais.

Je poursuis le long du Drac Blanc. Les hameaux s’enchaînent à un rythme silencieux. Je pose soudain mes yeux sur un clocher qui défie la salle aux trésors de la forêt adjacente. Butin des couleurs.

Plus la vallée avance, plus l’automne récite ses gammes jusqu’à plus soif. La rivière coule bien lentement. Plus fine. Plus leste. Mais toujours là. Sous le soleil radieux.

Dans ce bout du Champsaur, les moindres détails peuvent devenir des souvenirs que je garderai longtemps en mémoire. Avant d’oublier ces paysages, les lierres auront depuis longtemps recouvert cette arcade champsaurine…

Le lierre grimpe, descend, le regard pareil. Il suit le filet d’eau de la fontaine puis escalade les hauteurs dorés. En un clignement, on passe de 1000 à 2000. De l’eau à la terre. Des roches au ciel. Du concret à l’imaginaire.

Avant que la nuit tombe et ne couvre Champoléon d’un drap de mystères, je prends plaisir à vous conter l’histoire de mes ultimes prises de vue de la journée.

Le rétroviseur à l’arrêt, profite des torrents anciens, cousus de rocs.
Les mélèzes se poussent à leurs contacts, dans une révérence digne d’un bal doré. A tout moment, sur le ring, j’assiste au combat pacifique de l’ambre et du bleuté.


L’heure file. Les lumières changent. L’obscur prend de l’épaisseur dans les bourrelets des apics.
Il est temps de laisser Champoléon et ses 148 âmes tranquille. Pour savourer leur automne, à leur façon. Entre ombres magiques et douces lumières.
