Sauze du Lac : que cachent les mystérieuses cheminées des fées ?

Elles trônent au dessus du Lac de Serre Ponçon depuis la nuit des temps, arborant des formes dignes de nos rêves les plus surnaturels, mais d’où viennent-elles vraiment ? Profitons d’une balade dans ce décor incroyable, réalisé l’automne dernier, pour percer leurs mystères.

Je marche à l’ombre, il fait 11 degrés. L’automne gratine les Hautes Alpes d’un vert brûlé. Je monte les marches en pierre qui serpentent dans la forêt quand soudain…

Je me sens surveillé avec malice, par des yeux minéraux !

Des cheminées aux contours frêles côtoient des roches triangulaires bien plus imposantes, et m’épient, moi et les randonneurs, du regard. Fascinant.

Le sentier prend vite de la hauteur, et vous mènera côtoyer ces colosses de la nature. J’ai d’ailleurs eu l’impression de faire face à de vrais personnages (l’imagination débordante vous me direz) qui toisent de leur regard minéral, les visiteurs de passage.

Car ici, le mystique règne : avec la forêt, les pierres polies par les siècles, l’altitude qui trépigne d’impatience de nous montrer ces plus beaux atouts.

Ici la géologie joue avec notre imaginaire. Et la question nous trotte : pourquoi sont-elles là ?

Pour vous expliquer le plus simplement possible, imaginez qu’à la naissance de ces êtres de pierre, l’ère glaciaire faisait balloter comme un berceau, ces étranges créatures, nommées aussi Cheminée des Fées.

Au fil des millénaires, elles devinrent de véritables moraines : un grand amas de roche dressé vers le ciel, nourri depuis des lustres par de l’argile, du sable et des cailloux drainés par les Alpes.

De l’autre côté de l’Atlantique, les cheminées de fées sont appelées des Hoodoos, d’où jaillissent des légendes vaudous assez magiques.

La légende du bal qui a mal tourné…

Plus près d’ici, à 14 kilomètres de nos cheminées du jour, une légende haute-alpine plane au dessus d’autres demoiselles voisines, à Théus. Un mythe étoilé, doux-amer que je vous raconte volontiers.

Jadis, au soleil couchant, il se dit que les magnifiques Demoiselles Coiffées se rendaient au bal.

La fête battait son plein. Puis minuit retentit. Une ultime farandole débuta, et les Fées se figèrent soudain, incapable de danser à nouveau. En cause ? Un hurlement diabolique aurait déchiré le silence festif de la nuit.

L’imagination. Maître mot de ce reportage.

Côté ambiance, si on en revient à la balade du jour : octobre est déjà bien entamé, les feuilles résistent, les colosses face à moi sont reflétés par des couleurs miels et mandarines. Sublime.

Pour refermer ce chapitre, je vous conseille d’aller leur rendre visite au tournant de l’automne ou au début du printemps. La neige elle, rend le passage difficile au coeur de l’hiver. Nous sommes ici à près de 1100 mètres, face Nord, donc privilégiez des moments plus propices pour venir vous émerveiller sur place.

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