La mer secrète des Alpes

Tout en haut des sommets,

Quand le randonneur donne un dernier tour de collier,

Il entre alors dans un océan à ciel ouvert…

Un monde où les écumes se muent en courants d’air,

Les pirates ont des cornes en forme d’épée,

Comme ces bouquetins sur les rochers lointains,

De sauts en sauts, comme de bateaux en bateaux,

Les îles sont ici en forme de crêtes,

Les derniers glaciers sont des oasis bientôt aux oubliettes,

Les edelweiss forment des plages d’or blanc,

Avant que la neige revienne s’échouer novembre venant…

Parmi les vagues, les escaladeurs s’accrochent comme des ancres,

Et dépassent des records qui font couler beaucoup d’encre…

Comme des corsaires en haut d’un mât dantesque,

A l’affut du moindre vertige pittoresque,

Le montagnard doit avoir le pied marin,

Pour tenir le coup face à l’immensité,

Qu’elle soit du sel des mers ou du ciel des belvédères,

Il suffit de lever les yeux vers nos Alpes,

Pour ne plus sentir toucher Terre…

Texte par Grégory Cordero