Saint-Vincent-les-Forts, les guérisons à l’horizon

Aller de l’avant. Lâcher prise. Prendre de la hauteur. A Saint-Vincent-les-Forts, joyau des Alpes-de-Haute-Provence, toutes les conditions sont pleinement réunies pour se recentrer sur soi-même. Récit et rencontre avec un artisan de la positive attitude.

En ce 1er juin, j’ai croisé sur les hauteurs du village, le chemin de Frank, de l’escadron de la gendarmerie mobile de Gap, pour une initiative positive et méconnue.

C’est dans ce décor enchanté, entre les vieilles pierres et ce ciel d’un bleu et blanc désaltérant, que Frank a mis en place une initiative locale baptisée “Rencontres Blessés Alpins”.

Pendant 4 jours, des blessés de la profession, basés dans le Var et les Bouches-du-Rhône, ont quitté les départements côtiers pour se régénérer, panser leurs traumatismes, se ressourcer, se recentrer, mener à bien leur résilience, et… lâcher prise.

“J’embarque les stagiaires dans une aventure humaine, dans laquelle on s’initie au rafting, à la randonnée, au pétrissage du pain artisanal, à la découverte du patrimoine local… Pour 5 raisons essentielles : rouvrir le champ des possibles pour eux, briser la routine du “Canapé et Pizza”, valoriser ce territoire que certains découvrent pour la première fois, vaincre leurs phobies passées, et permettre à chacun de repartir de l’avant. Je remercie d’ailleurs avec les Gendarmes du Cœur qui ont rendu cette initiative réalisable. Ce stage permet aussi de s’imprégner de l’ambiance vivifiante de la montagne”.

Frank

Car à Saint-Vincent-les-Forts, ce petit goût de lâcher prise et de reviens-y s’infiltre dans les moindres pores du village niché à plus de 800 mètres d’altitude. Il n’y a qu’à voir…

Quand les parapentes peu farouches aux voiles rubiconds, s’élancent au bout du bout du village.

Quand les sentiers de randonnée mènent vers des plateaux émeraude, et des horizons inoubliables.

Quand les éclats de rire des stagiaires, tels des échos liés, couvrent la brise des pluies lointaines.

Quand la petite auberge nichée au centre du village, invite à prendre son temps.

Et prendre son temps de nos jours, est un cadeau inestimable.

Quand enfin, le décor pastoral et immuable, autorise les émotions.

“C’est un plaisir absolu” me confie un des stagiaires, blessés dans l’exercice de ses fonctions. “Ici, personne ne juge nos failles et nos faiblesses. On ressent une énergie forte et une cohésion”.

L’atmosphère bucolique s’y prête. Et je repars de cette petite histoire croisée au tournant du printemps, riche d’enseignements. L’orage se lève au loin, le soleil sort également. Tout n’est pas tout blanc ou tout noir.

Je m’aperçois que dans toutes les professions, tous les métiers, l’émotion peut jaillir à moment donné, pour panser ses peines.

Et quand on a pour chevalet, l’un des plus beaux spots de l’Ubaye et Serre Ponçon réunis, la montagne se transforme en irrésistible élixir.

Une potion de seconde vie dans une vie.

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