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Bérenger, saisonnier à l’heure du Covid

Bérenger, saisonnier à l’heure du Covid

Bérenger, saisonnier à l’heure du Covid

Bérenger, saisonnier à l’heure du Covid

Bérenger est comme les chats, il a déjà eu 7 vies. Skiman, figurant, réparateur de vélos ou plongeur dans des hôtels de luxe : à 26 ans, des épreuves il en a connu. Et comme des milliers de saisonniers, l’hiver 2021 a essaimé sur sa route des challenges totalement fous à relever.

Comment garder le moral face à la crise ? Quels défis ont surgi sur son chemin ? L’Alpin Malin a papoté avec, et c’est un tout schuss de confidences qui vous attend.

L’ALPIN MALIN : Bonjour Bérenger, est-ce que tu te rappelles le jour où tu as appris que les remontées mécaniques n’allaient jamais s’enclencher sur Valloire ? Tu faisais quoi et quelle a été ta première réaction ?

BERENGER : Début novembre 2020, on a vraiment commencé à sentir que ce serait un hiver délicat pour la montagne. On s’en doutait tellement que ça ne nous a, au final, même pas étonné. Mais la chance a été en notre faveur… Nous étions dans les premiers à arriver et postuler, et donc j’ai pu signé les contrats très tôt.

Maintenant, si je te parle au niveau ambiance : nous sommes arrivés dans mon camion aménagé : la station semblait morte. Des rideaux de fer un peu partout. Arrivé au travail, on nous dit “On verra bien comment ça va se passer” ! Pas trop de motivations ou d’espoirs, mais quoiqu’il arrive il fallait aller de l’avant.

Dans cette atmosphère surréaliste, comment garder le moral coûte que coûte face à la crise des stations de ski ?

Tout simplement en me disant que j’étais chanceux d’être à la montagne. Il neigeait à l’arrivée. Je n’ai pas besoin de plus. J’ai mes skis, j’ai mon matos de ski, rien qu’avec ça je suis content. (Sourire)

Si je n’avais pas eu de travail, j’aurais peut être beaucoup plus tiré la tête. Là, avec 17h par semaine, et des occupations autour, je me suis adapté. J’ai toujours des trucs à faire, j’ai ma guitare, mon chien, y’a toujours de quoi bricoler quand on vit dans un camion aménagé.

Parmi les multiples défis qui ont jonché ce drôle d’hiver, il y a cette idée de film collaboratif “White Season” 2021 ! Quelle a été la genèse de ce projet fou ?

J’ai l’habitude de faire des vidéos avec ma copine, mais là l’idée a pris un chemin différent. Après les annonces de Castex en décembre, un de mes collègues snow boarders avait le moral à zéro.

Il ne sortait plus, n’échangeait plus. Je me suis dis : “on va l’intégrer à l’aventure”. A côté de ça, j’ai également posté un message sur le groupe facebook de la station dans laquelle j’officie, pour trouver 2 riders, et des partenaires.

Quand les saisonniers arrivent dans une station, ils ne se ramènent pas avec leur vie, donc ce projet de vidéo permet de remotiver !

Quelles ont été les premières réactions quand tu as proposé ce projet de film aux saisonniers ?

Très positive. Et l’engouement a pris jusque dans les stations voisines. J’ai fait mon choix des deux riders en mode cool quoi, et je suis allé spontanément à leur rencontre.

En fonction de nos emplois du temps, il ne restait plus qu’à caler deux jours de tournage par semaine, le mardi et mercredi.

A la base, c’est du plaisir, pour s’occuper. Au final, on va valoriser l’image des saisonniers. On n’est pas que là pour travailler et rentrer se terrer chez soi, en mode ermite. Les saisonniers ont de l’énergie, et j’espère que ces derniers se retrouveront dans les prises de vue.

Quelles ont été les premières réactions quand tu as proposé ce projet de film aux saisonniers ?

Nos réseaux sociaux sont devenus très importants.

Ils ont pris un tournant il y a un an et demi, quand on a choisi avec ma copine de relayer nos aventures de “vie saisonnière” sur Instagram.

Il y a tellement de belles choses qui sont à vivre chaque jour, qu’on prend beaucoup de plaisir à partager. Et en garder une trace.

De nos jours, on a quinze mots de passe partout, trois quatre adresses mails différentes, un souvenir en chasse l’autre, comme quand je pars faire une très bonne session ride et que je me rends compte, deux jours après, qu’autre chose a pris le dessus dans mes pensées.

Du coup, les images restent, pour la famille, pour l’entourage et pour celles et ceux qui se retrouvent dans notre aventure.

Qu’est ce que cette crise t’a appris sur toi-même et sur le territoire dans lequel tu vis ?

De nature très optimiste, je n’ai pas changé radicalement de point de vue. Mais avec la crise, j’ai appris à imaginer le pire pour être agréablement surpris en cas de bonnes nouvelles.

On espère tous que cette crise soit un ancien souvenir très bientôt.

Page Instagram de Bérenger : @Hugontheroad

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